Tropinka

« Il y a deux chemins : celui de la vie et celui de la mort; mais il y a une grande différence entre les deux chemins. »
Didachè, I, 1

La création de TROPINKA sur Internet amorça le cheminement créatif d’une théorie littéraire contemporaine, non pas anti-moderne mais non-moderne. Une expérience de « livre vivant » se développant d’elle-même et en elle-même face à la constatation du caractère de plus en plus thanatologique de l’expérience littéraire et du fait livresque chosifiant. Ce cheminement abouti aujourd’hui, de manière hautement paradoxale, en la création d’une revue, TROPINKA, revue d’escriture internelle et se ramifie en une collection de « livres », précisément. Ce qu’il ne fallait pas faire est donc, paradoxalement fait, établi.

Théorie en essor, et qui mérite bien que l’on explique brièvement sa genèse en précisant qu’elle se comprend, dans ce contexte, selon son étymologie, c’est-à-dire comme contemplation : theoria.

TROPINKA signifie, en russe, « la voie étroite ». Chemin escarpé où « la Grâce c’est de s’oublier » (Georges Bernanos), où l’on prend le risque de se rencontrer réellement en le Tout-autre, sentier resserré qui ne saurait se parcourir d’une traite; alors, sentier parsemé de stations, de stations d’apuration !

Sur la voie étroite, plus de livres, donc; pas de ces matières éteintes qui mortellement enferment. Et, pourtant, en se dépouillant, se faire, progressivement, livre vierge offert à l’écriture des énergies divines, le sentier se fait labyrinthique autour du centre-sujet éternellement recherché (o zétoumenos).

Tant la littérature que la politique sont des conséquences de la Chute qui fut comme un court-circuit de l’énergie qui irrigue l’homme. L’écriture « faite littérature » n’est-elle pas la vanité des vanité ?

Ecrire c’est avant tout se réécrire intérieurement, en secret, en vue de l’éternité que la langue ne saurait excéder mais vers laquelle elle nous porte. L’écriture est cette langue qui porte l’éternité, et porte à l’éternité, en ce qu’elle ne peut et ne sait dire. C’est en elle, en son intériorité, que s’épanche la langue authentique de l’eso-anthropos, le « dire » de Dieu, secret, incommunicable, indicible mais participable…

Tropinka, collection de livres d’escriture internelle, maillage libératoire, réseau de verbe et poursuite d’une incarnation dans des corpus qui ne soient pas porteur de mort !

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Collection et Revue dirigées par Thierry Jolif


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